Votre établissement tourne bien, l’été approche. Un peu d’aide supplémentaire ne serait pas de trop, alors vous vous demandez: "Et si on embauchait un étudiant?"
Si vous avez déjà envisagé d’engager un étudiant dans votre établissement horeca, cet article est fait pour vous. Nous passons tout en revue de manière claire: des quotas d’heures et salaires au travail de nuit et à la fameuse déclaration Dimona.
Pas de jargon juridique, juste des explications pratiques que vous pouvez appliquer immédiatement.
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Un job étudiant est un élève ou étudiant inscrit dans une formation à temps plein (enseignement secondaire, supérieur ou universitaire) qui exerce un travail temporaire auprès d’un employeur dans le cadre d’un contrat étudiant. Ce contrat diffère d’un contrat de travail classique en ce qui concerne les cotisations sociales, la fiscalité et la durée de travail autorisée.
Pour pouvoir travailler en tant qu’étudiant, il faut:
Depuis 2023, un quota horaire s’applique au travail étudiant: les étudiants peuvent travailler jusqu’à 600 heures par année civile avec des cotisations sociales réduites. Auparavant, on comptait en jours, mais ce système a été remplacé par un calcul basé sur les heures prestées.
Il est essentiel, tant pour l’étudiant que pour l’employeur, de bien suivre le nombre d’heures prestées. Cela peut se faire facilement via la plateforme en ligne student@work.be. Une fois le quota des 600 heures dépassé, les cotisations sociales normales s’appliquent.
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Il existe une distinction entre les étudiants majeurs et mineurs.
Pour les étudiants de 18 ans ou plus:
Pour les étudiants de moins de 18 ans:
Cette règle vise à protéger les étudiants, en particulier les mineurs. Elle implique que le travail ne peut avoir un impact négatif sur leur scolarité. On entend par là: le travail ne peut avoir lieu pendant les heures de cours, il ne peut être trop fatigant ou physiquement éprouvant ou provoquer un manque de sommeil structurel, par exemple en combinant travail de nuit ou de week-end avec des journées scolaires.
Concrètement:
Le principe de base est que l’école reste l’activité principale, et que le travail doit rester secondaire
Cette règle ne s’applique pas formellement aux étudiants majeurs, mais le bon sens reste de mise : cumuler un travail de nuit avec des études intensives n’est dans l’intérêt de personne.
Pour les mineurs, des règles plus strictes s’appliquent, et il est vivement recommandé d’obtenir l’accord explicite des parents.
Dans l’horeca, il est en principe possible de faire travailler des étudiants le soir ou le dimanche, à condition de respecter certaines règles.
Pour les étudiants de plus de 18 ans:
Pour les étudiants de moins de 18 ans:
Selon la loi sur le travail, le travail dominical est donc en principe interdit pour les mineurs (< 18 ans). Cependant, quelques exceptions existent, notamment pour le secteur horeca, mais uniquement sous conditions strictes.
1. Exception via Arrêté Royal:
Pour certains secteurs comme l’horeca, les événements culturels ou sportifs, les boulangeries, les festivals, etc.
Mais: il faut demander une autorisation préalable au SPF Emploi via une demande motivée.
2. Travail temporaire ou occasionnel:
Par exemple lors d’un salon, d’une fête ou d’un événement - une dérogation au principe d’interdiction est parfois possible, à condition d’une motivation claire et d’une autorisation explicite.
3. Vacances scolaires:
Même pendant les vacances, l’interdiction du travail dominical pour mineurs reste la règle, sauf si une exception légale s’applique.
En résumé:
Le travail dominical est interdit pour les étudiants mineurs, sauf si vous pouvez prouver que vous entrez dans une exception prévue par la loi et que vous avez obtenu l’autorisation nécessaire.
Enfin, en cas de travail de nuit, une attention particulière doit être portée à la sécurité, aux moyens de transport et aux temps de repos.
Les étudiants ont droit au même salaire minimum que les autres travailleurs occupés dans une fonction équivalente, selon les barèmes de la Commission Paritaire 302 (horeca). Il est interdit de leur accorder un salaire inférieur sous prétexte qu’ils sont étudiants.
La plupart des étudiants dans l’horeca sont rémunérés à l’heure. Le salaire horaire doit être calculé correctement à partir du barème mensuel et ne peut jamais être inférieur au minimum légal.
Le salaire minimum pour les jobistes dépend de leur âge. Les plus jeunes reçoivent un pourcentage du salaire minimum sectoriel complet, comme défini par les barèmes de la CP 302. Voici un aperçu des pourcentages appliqués :
Salaires et conditions d'emploi pour le comité mixte 302 - L'horeca peut être trouvée 🔗 hier.
Ces pourcentages sont légalement fixés et doivent être appliqués au salaire brut de la fonction concernée. À partir de 21 ans, l’étudiant a droit au salaire plein, comme tout autre employé.
Si votre établissement horeca offre des avantages supplémentaires (chèques-repas, indemnités de déplacement...), vérifiez s’ils s’appliquent également aux étudiants. En principe, ils ont aussi droit à une indemnité de déplacement domicile-travail.
Si vous imposez le port d’uniformes ou de vêtements spécifiques (tablier, veste de cuisine, tenue noire de service...), et que vous n’assumez pas vous-même leur achat et entretien, vous êtes obligé de verser une indemnité:
Ces indemnités ne sont pas dues si vous fournissez la tenue et vous chargez vous-même du nettoyage - ce que font de nombreux établissements.
Il n’y a pas d’obligation de payer un pécule de vacances ou une prime de fin d’année, sauf en cas d’emploi prolongé. En principe, les étudiants n’ont pas droit à un jour férié payé, sauf s’ils auraient normalement travaillé ce jour-là.
Un étudiant paie moins de cotisations sociales qu’un travailleur ordinaire, à condition de rester dans le quota de 600 heures par an. Dans ce cas, il ne paie qu’une cotisation de solidarité de 2,71 %.
Si son revenu brut reste en dessous du seuil imposable (environ €14.514 en 2024), l’étudiant ne doit pas non plus payer d’impôt des personnes physiques. C’est ce qui rend les jobs étudiants particulièrement avantageux sur le plan fiscal, tant que le volume de travail reste limité.
Pour l’employeur, c’est également intéressant: tant que les 600 heures ne sont pas dépassées, aucune cotisation patronale classique (environ 30%) n’est due.
Dès que ce plafond est dépassé, le régime classique de la sécurité sociale (ONSS) s’applique.
Voici les principales obligations administratives pour l’employeur:
En cas de contrat de courte durée, aucune indemnité de rupture n’est due à la fin du contrat. Cependant, il est toujours recommandé de clarifier les conditions dès le départ.
Si vous engagez un étudiant, vous êtes tenu en tant qu’employeur de déclarer préalablement chaque occupation via le système Dimona. Cette obligation s’applique à tous les travailleurs salariés, pas seulement aux étudiants.
Dimona signifie Déclaration Immédiate: une notification électronique à l’Office National de Sécurité Sociale (ONSS) qu’une personne commence à travailler chez vous.
Elle permet de:
Sans Dimona, vous êtes en infraction, même si le contrat étudiant est signé et que le salaire est payé correctement — vous risquez alors une amende en cas de contrôle social.
Elle doit être faite avant le début de la première journée ou du premier shift.
En cas de planning flexible (contrats journaliers ou hebdomadaires), vous devez faire une nouvelle déclaration pour chaque période.
Si vous travaillez avec un secrétariat social (SD Worx, Liantis, Acerta...), il peut faire la déclaration à votre place. Des outils comme 🔗 Strobbo permettent aussi de lier automatiquement Dimona à votre planning du personnel.
Les étudiants peuvent prester jusqu’à 600 heures par an avec des cotisations sociales réduites. Grâce à Dimona, ce compteur est mis à jour automatiquement via studentatwork.be, ce qui permet à l’étudiant de savoir exactement combien d’heures avantageuses il lui reste.
L’inspection sociale effectue régulièrement des contrôles dans le secteur horeca. Un étudiant non déclaré correctement ou travaillant sans contrat peut entraîner de lourdes amendes. L’employeur peut être contraint de payer rétroactivement les cotisations ONSS, et dans certains cas, des amendes de plusieurs milliers d’euros par étudiant.
Autres risques:
Les étudiants sont surtout disponibles pendant les vacances scolaires (été, Toussaint, Noël, Pâques) et les week-ends.
Les périodes d’examens en janvier et juin sont chargées pour eux, ce qui rend difficile la planification de longues ou régulières prestations.
Les étudiants sont idéaux pour couvrir les pics d’activité, comme:
Mais vous pouvez évidemment engager des étudiants tout au long de l’année, aucune restriction n’existe à ce niveau.
Plusieurs outils facilitent la gestion administrative liée au travail étudiant:
Les étudiants représentent donc une main-d'œuvre précieuse et flexible dans l’horeca, mais il est essentiel de respecter toutes les obligations administratives et légales.
Les règles sont claires, mais parfois complexes. Avec une bonne préparation et des outils fiables, vous pouvez employer des étudiants en toute sérénité, tout en contribuant à une expérience d’apprentissage enrichissante pour les jeunes.
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